L’UDN, une problématique récurrente… (2021-2023). En partenariat avec l’association « Bretagne Grands Migrateurs » (BGM)
En juin 2021, l’ASPS a été contactée par l’Association « Bretagne Grands Migrateurs » (BGM) à la suite de mortalités importantes de futurs géniteurs de saumons atlantiques qui effectuaient leur migration anadrome sur un fleuve côtier breton, le Trieux (22).
Les mortalités de saumons atlantiques affectant principalement les géniteurs qui effectuent leur migration anadrome pour se reproduire sont un problème récurrent observé depuis plusieurs décennies sur divers fleuves côtiers bretons (Trieux, le Léguer, le Gouët, le Leff, Blavet, etc.) et une analogie certaine semble exister entre les signes cliniques observés sur les saumons malades et une maladie décrite sous le nom de « Ulcerative Dermal Necrosis » (U.D.N.) -
La – ou les – cause(s) de ces épisodes morbides demeurent à ce jour en grande partie inexpliquée(s). En effet, s’il est quasiment acquis qu’aux lésions cutanées initiales (érosions, ulcères, nécroses) s’ajoute une surinfection mycosique due le plus souvent au genre Saprolegnia, qui apparaît donc en seconde intention sur ces lésions, véritables « portes ouvertes » aux surinfections, en revanche, à ce jour et à notre connaissance, aucun agent infectieux (virus, bactérie) ou parasitaire n’a pu être identifié ni mis en évidence en première intention.
Aussi, face à l’inquiétude des pêcheurs et le manque de réactivité de l’Administration, l’Association « Bretagne Grands Migrateurs » a contacté l’ASPS pour lui demander de mettre en place un protocole d’étude visant, via la bibliographie (littérature blanche et grise) et des enquêtes de terrain, d’une part, à assurer un suivi et une veille sanitaire en cas de nouvelles mortalités et, d’autre part, à rechercher la (ou les) cause(s) potentielles des mortalités de géniteurs de saumons atlantiques sur le Trieux et autres fleuves côtiers bretons.
Dans le cadre d’un partenariat avec la FD de pêche de la Gironde, l'ASPS :
Assiste scientifiquement la FDAAPPMA 33 :
Dans la réactualisation de l'Atlas de l'état de santé des poissons sauvages et dans la finalisation du rendu des données écotoxicologiques dans le cadre d'une prestation avec le SMIDDEST
Dans la valorisation des travaux et des objectifs du « Réseau de surveillance de l'état de santé des poissons sauvages de Gironde ».
A formé (transfert de compétences) des agents de la FDAAPPMA 33 à la mise en œuvre de l'outil « Codes Pathologie » et à l'interprétation d'analyses toxicologiques.
Participe ou a participé à :
- L’actualisation et aux corrections de l’Atlas « État de santé des poissons sauvages des rivières de Gironde »
- La rédaction de deux publications (Elie, 2022, et Escolar et al., 2023)
- Des expertises vis-à-vis de pollutions et de divers types de polluants
- La création du support de la formation « Application Codes Pathologie en conditions de terrain » par les agents de la FD33.
Dans ce cadre, l’Association Santé Poissons Sauvages a participé en collaboration avec la Fédération pour la pêche et la protection des milieux aquatiques de la Gironde, à deux études de cas qui ont été menées sur les peuplements et les populations de poissons de deux bassins versants de Gironde :
- en 2015, sur le BV de la Gamage
- en 2016, sur le BV de la Jalle de Blanquefort.
Programme de recherche Franco-Québécois 2011-2013 visant à évaluer l’état de santé des populations d’anguilles européennes.
- 3 formations (Rennes / Biarritz / San Sébastian)
- Publication d’un manuel d’identification des principales lésions anatomo-morphologiques et des principaux parasites externes des anguilles.
Pour illustrer cette problématique, l’association Santé Poissons Sauvages a créé et présenté le poster ci-contre lors de ces différentes manifestations ainsi qu’aux salons « Festivitas Mulhouse » de 2020 et 2023 auxquels a participé l’ASPS.
De plus, l’ASPS a donné plusieurs conférences avec pour thème « Les principaux organismes pathogènes pour les poissons véhiculés par les oiseaux aquatiques » :
A l’occasion de de l’AG des propriétaires d'étangs du Territoire de Belfort : 2022 et 2023, à Valdoie (90)
Au centre de formation pour adultes (CFFPA) de Valdoie en avril 2024 à la demande de l’association « Organisation de Valorisation des Etangs entre Vosges et Jura »
Lors du Salon des Etangs, organisé par « Etangs de France » : 18-21 avril 2024 à 37210 Parcay-Meslay.
Poursuite en 2025, si accord, de l’Etude « Cormorans »
Bien que les premières observations sur la Vilaine et les marais de Brière concernant cette entité pathologique datent des années 1980, celle-ci est considérée comme une maladie émergente dans la mesure où une recrudescence de cas a été observée depuis la fin des années 2000 dans de nombreux hydrosystèmes : façade atlantique (Loire à Cordemais, Charentes, étangs d’Aquitaine, marais de Grand Lieu, marais vendéen, « Canal des étangs » en Gironde, estuaire de la Gironde, Gamage, Jalle de Blanquefort), embouchure de l’AA , ou encore lac Ichkeul et aval barrage sur le fleuve Medjerda (Tunisie).
La maladie n’affecte que l’anguille (civelles et anguillettes, aux stades VIB et VII), d’une taille comprise entre 10 et 15 cm maximum.
Caractérisée par la présence de petits nodules blancs (= kystes) localisés dans la cavité branchiale, la maladie se déclare uniquement en eau douce, à la frontière entre l’eau de mer et l’eau douce, juste au-dessus des zones de mélange des eaux. Les pics d’infestation s’observent essentiellement entre avril et juillet avec une prévalence moyenne d’environ 30 à 40%.
En revanche, nous ignorons :
- L'identité exacte de l’agent causal responsable de ces amas kystiques (Microsporidies, Myxosporidies, autres : ?),
- Le type de lésions histologiques et les conséquences physiologiques que ces kystes induisent au niveau branchial,
- Le taux de mortalité (directe ou induite) en milieu naturel,
- Les conditions environnementales qui favorisent la maladie (température, type de faciès, surdensités d’individus, qualité du milieu, composition de la biocénose, etc.).
Par conséquent, face à cette maladie qui est susceptible d’affecter gravement les populations d’anguille européenne, présente dans la liste rouge de l'UICN et considérée comme « en danger critique d'extinction », l’ASPS a décidé de lancer une enquête visant, d’une part, à rassembler l’ensemble des informations (littérature blanche et grise) relatives à cette maladie et, d’autre part, à lancer un appel à collaboration auprès de tous les organismes et structures, présents indifféremment sur les façades atlantique et méditerranéenne et impliqués dans la gestion de l’anguille européenne.
Poursuite en 2025, si accord, de l’Etude « Cormorans »
Saprolégniose - Ombre commun
Bien que connue depuis très longtemps, la Saprolégniose est également considérée comme une maladie émergente chez les Salmonidés en raison de l’augmentation récente du nombre de cas observés et d’hydrosystèmes impactés en France (rivières de Franche-Comté, Touvre, Nive, Verdon, Sorgues-Vaucluse…) et à l’étranger.
Aussi, via les lettres « ASPS Infos », nous avons lancé un appel destiné à nous communiquer toutes informations susceptibles de nous aider pour :
1 : établir une cartographie la plus exhaustive possible des hydrosystèmes concernés,
2 : essayer de déterminer les conditions environnementales, physiques, chimiques ou toxiques qui pourraient favoriser ces infections cutanées (oomycétoses) d'allure « mycosique ».
Saprolégniose - Truite Fario
Saprolégniose - Truite Fario
Saprolégniose - Ombre commun
Poursuite en 2025, si accord, de l’Etude « Cormorans »
Depuis 2020 les pêcheurs signalent la présence d’argules (Argulus foliaceus ou « pou ») sur des truites et des ombres du Haut- Allier jusqu’à la confluence « Allier / Espezonnette », avec une tendance marquée à une remontée vers l’amont du BV de ces parasites au fil des années.
Tous les poissons, chevesnes truites et ombres (sauf tacons mais ils étaient petits) pris sur ce secteur était porteurs de poux, certains individus hébergeant plusieurs dizaines de parasites.
L’ASPS a donc contacté les trois fédérations de pêche concernées (07, 43 et 48), plus les AAPPMA locales et l’OFB, pour une proposition d’étude visant à expliquer ce phénomène. Pour ce faire, un cahier des charges sera bientôt rédigé par la FD 48.
L’objectif de cette étude consiste, d’une part, à établir une cartographie la plus exhaustive possible des hydrosystèmes concernés et, d’autre part, à essayer de déterminer les conditions environnementales, physiques, chimiques ou toxiques qui pourraient favoriser ces infections cutanées (oomycétoses) d'allure « mycosique ».
La Saprolégniose sous la forme d'épizooties chez les Salmonidés en période de reproduction peut désormais être considérée comme une maladie émergente dans la mesure où les cas rapportés sont de plus en plus nombreux et fréquents. Ainsi, nous avons recensé des épisodes récents avec mortalités associées en Bretagne (saumons atlantiques et truites de mer en migration anadrome), ainsi que sur la Touvre en Charente, la Nive dans les Pyrénées-Atlantiques, le Verdon dans les Alpes de Haute-Provence, la Sorgue dans le Vaucluse et des cours d’eau du Lot et du Cantal. Sans oublier, bien sûr, plusieurs rivières de Franche-Comté où le problème, signalé dès 1970, est désormais récurrent depuis 2009-2010.
Aussi, nous vous serions à nouveau particulièrement reconnaissants de nous communiquer toutes informations susceptibles de nous aider dans cette démarche.
En vous remerciant par avance pour votre aide et restant à votre disposition pour toutes précisions complémentaires,
Bien cordialement,
Le Bureau de l’ASPS
Nous avons contacté en 2023 EDF pour une étude destinée à :
1 : Réaliser un bilan écopathologique des populations piscicoles autour des CNPE qui ont mis en place une surveillance biologique (Loire, Rhône, Garonne, Meuse…) et à interpréter les résultats existants en s’appuyant sur des descripteurs biologiques pertinents et validés (Indice de condition, Codes patho, Prévalences, Indice pathologique global)
2 : Evaluer l’influence de la température sur l’état de santé des peuplements piscicoles
3 : Assurer et pérenniser une veille sanitaire vis-à-vis d’éventuelles maladies émergentes.
Vu que nous n’avons eu aucun retour de la part de l’ingénierie et la production nucléaire d’EDF concernant un budget pour 2024 qui aurait pu permettre le financement de cette étude, il nous a été suggéré de recontacter EDF en mai-juin pour une demande de financement de cette étude en 2025.
Pour la réalisation de cette étude nous venons de recontacter EDF mais également la FNPF et l'OFB.